Spectaculaire !
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Des citoyens - dont plusieurs sont membres de notre Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) - se sont émus du sort qui sera réservé aux hirondelles au moment de la démolition de la gare d’Ottignies.
En effet, c’est toute une colonie d’hirondelles de fenêtre qui s’est développée sous l’auvent en façade de la station, de plus de 100 nids (dont 70-80 occupés lors du recensement réalisé il y a deux ans).
« Détruire une colonie pareille, c’est triste », déplore l’Ottintois Roger Jacquet, un des lanceurs d’alerte. « Les hirondelles font partie de la faune, de la biodiversité. »
« Certains considèrent qu’elles n’ont rien à faire sur les structures humaines comme les gares. Mais elles ne trouvent plus de lieux où nicher. Les carrières sont exploitées, les falaises aussi… par des grimpeurs qui les dérangent », ajoute Adrien Chevalier, chargé de mission « Biodiversité » pour la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO).
De plus, il s’agit d’une espèce protégée. Pas question de démolir les nids sans avoir obtenu une dérogation au-préalable. Pas question non plus de les démolir s’ils sont occupés.
« Nous veillerons au respect de ces mesures », assure Roger Jacquet, qui signale au passage qu’il ne voit pas l’intérêt de démolir cette gare « non amortie », mais il s’agit là d’un autre débat !
Quatre « tours-nichoirs »
La démolition n’est pas programmée dans un futur proche (aucune date n’a été avancée jusqu’ici, une gare provisoire devra être construite avant), mais il s’agit de prendre des dispositions pour laisser le temps aux hirondelles de s’intéresser à un nouveau site de nidification.
Les lanceurs d’alerte, les associations de protection de la nature et des représentants de la Ville ont rencontré la SNCB, pour envisager une solution durable.
« Au départ il était question d’installer des nichoirs sur les bâtiments voisins de la gare, mais eux aussi seront démolis. Or chaque déménagement est très délicat pour les oiseaux. »
La SNCB a accepté d’investir dans un dispositif de « tours-nichoirs », comme il s’en trouve un au Zwin notamment. La LRBPO a remporté le marché et sous-traité l’opération d’installation à son fournisseur habituel, la société Ecovery de Ruiselede.
Le dispositif a été placé le 15 septembre, dans le talus situé le long des voies du chemin de fer, à l’angle des sentiers de l’Athénée et de la Gare/du Pont (non loin du parking SNCB des Villas) : quatre tours-nichoirs, de 7m de haut (dont 6m pour les mâts) et 2,70m de large/100kg pour les maisons (à 6 pans de toit, abritant 42 nichoirs chacune et permettant la construction de nids naturels tout autour). Sous les yeux attentifs de Roger Jacquet et Adrien Chevalier.
« Le site est dégagé, non loin d’une forêt, et surtout assez proche du lieu de nidification actuel. La partie inférieure des maisons est blanche et les toits sont rouges, parce que les hirondelles semblent préférer s’installer sur des maisons à façades blanches et toits rouges. Même si l’auvent de la gare est plutôt gris ! »
Dispositif sonore
Chaque tour comporte un panneau solaire à mi-hauteur, qui alimentera un dispositif sonore destiné à attirer les oiseaux vers les nichoirs artificiels. C’est que les hirondelles recherchent la compagnie des autres. Si elles entendent des cris, elles viendront voir… et s’installeront peut-être.
« Beaucoup sont déjà reparties pour l’hiver (NDLR : qu’elles passent là où elles trouvent assez d’insectes pour se nourrir), mais quelques-unes sont encore là. Nous espérons qu’elles viendront vagabonder par ici et s’abriter dans les tours avant de partir, ce qui augmenterait les chances de les voir y revenir pour s’y reproduire dès le printemps prochain. »
C’est un pari, comme pour tout nichoir installé dans un jardin. On croise les doigts !
(MCD - 19/09/23)
