Petite-maman a 100 ans !
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Franchissez la porte de la nouvelle fleuriste de Limelette ! Il y en a partout : 100 roses rouges offertes par son petit-fils, 50 par son médecin… les plantes et compositions printanières des voisins… et l’orchidée de la Ville apportée par les représentants du Collège communal, le 29 mars (avec aussi la photo dédicacée du roi et de la reine, c’est la tradition).
Bon anniversaire, Gabrielle Wilbaux ! Gaby, Babylone, Bylone, Tantine Binou…
« On s’amuse à jouer avec son prénom. Ça change tout le temps », explique sa fille Dominique Gonze. « Les petits-enfants disent « Petite-maman », car elle était petite à côté de leur Grand-papa », ajoute son autre fille, Danielle, qui a toujours habité avec elle.
Quelle belle famille, tous fiers de leur centenaire et qui l’entourent de tant d’affection. C’est sans doute la recette pour rester en forme jusqu’à 100 ans, reconnaît Gabrielle. « Ils maintiennent l’activité ! »
Hormis le covid en juillet 2022 et une chute en septembre, la jubilaire reconnaît sa chance d’avoir été toujours en bonne santé.
« Positive, pleine d’humour, n’hésitant jamais à en rajouter une couche après avoir fait semblant d’être choquée par une blague », poursuivent ses filles. « Elle sait ce qu’elle veut et est très débrouillarde. Elle monte à l’étage - où se trouve sa chambre - quatre fois par jour au moins! Dernièrement, on l’a retrouvée à quatre pattes sur l’évier, où elle était montée pour rattacher la tringle à rideaux ! »
Sportive avec ça : 300 abdos quotidiens il y a deux ans encore !
Bruxelles avant Limelette
Gabrielle Wilbaux est née à Etterbeek (le 26 mars 1923), où elle a vécu jusqu’à l’âge de 12 ans, jouant de temps en temps avec son voisin… devenu son mari en 1943 ! Après quoi, la famille a déménagé à Woluwe-Saint-Lambert.
Vendeuse de glaces au comptoir en différents lieux de Bruxelles (pour « Régal Bar », si ses souvenirs sont bons), elle y a revu son ancien voisin au moment de la guerre. « Il est entré dans le magasin pour vendre du sucre ». Gabrielle l’a invité aux rencontres entre jeunes organisées chez elle avec les amis de son frère - « Il n’y avait rien comme distractions à ce moment-là » - l’a raccompagné jusqu’au tram, où il y avait une aubette. « Il faisait noir, on s’est embrassé. » Romantiiiiiiiique !
Le couple s’est installé à Woluwe, à l’étage supérieur de la maison de famille. Gabrielle a arrêté les glaces et s’est occupée du ménage, voyageant de temps en temps avec son mari qui travaillait en agences de voyages (12 ans pour la Compagnie des wagons-lits, puis 25 ans pour Air France).
« Il préparait les séjours, accompagnait les groupes. Une année, il nous a tous emmenés au Japon », se souvient Dominique. « Le dernier voyage était à Corfou, trois ans avant sa mort en 2005. »
Elle s’est aussi occupée de sa maman devenue aveugle et de sa sœur aînée handicapée aux hanches. Elles habitaient l’étage du dessous.
Le couple, et Danielle, ont déménagé pour l’avenue Georgin de Limelette en 1989, pour se rapprocher de Dominique (Wavrienne) et de ses enfants (les délicieuses pizzas de Petite-maman faisaient le bonheur de tous). La centenaire y apprécie la qualité du voisinage, très attentif. « Ils ont fait nos courses pendant le covid. »
Ils ont fréquenté notre Centre culturel, ainsi que les infrastructures du club de tennis Justine N1.
Très coquette
La centenaire a toujours été très coquette. Douée en couture, elle réalisait les robes ou transformait celles achetées dans le commerce, pour être certaine que personne n’ait les mêmes !
La vue baissant, elle coud et lit moins. Sauf les lettres que son mari lui envoyait pendant la guerre (il a été déporté en Allemagne, un an et un jour), elle les a toutes conservées. Avec les beaux jours, elle va reprendre ses petites balades dans le quartier, et au bois de Lauzelle : l’allée du bois des Quewées est idéale pour les centenaires !
(MCD - 30/03/23)
