Valentine au Bois des Rêves

• Export agenda

Les photographies grand format de Harry Fayt « Rêveries subaquatiques », présentées de mai à fin octobre 2021 au Bois des Rêves, ont connu un grand succès. Plutôt que de les supprimer à l’issue de l’exposition, leur auteur a eu l’idée de les recycler, en faisant intervenir d’autres artistes dessus.

Les 14 et 15 mai, les visiteurs du domaine provincial ont eu la chance d’assister à la métamorphose des toiles, autour du grand étang. Quelque 14 artistes (13pulsions, Babitortillons, Carograffiti, Farm Prod, Florkey, GerryRooms, Kiny, Nadia, Nekvel, Orkez, Salo, Storm2U, Valentine Verhaegen et Zouwi) au travail, sur des échafaudages : spectaculaire et sympathique.

« La consigne était, si possible, de conserver des éléments de la photo originale », explique l’artiste de Tervuren Valentine Verhaegen. « Il fallait qu’il y ait un rapport avec l’eau, puisqu’il s’agit d’une exposition du Musée de l’Eau et de la Fontaine. »

Une nouvelle exposition donc (« Cover up ! »), au départ de l’ancienne. Qui restera au Bois des Rêves jusqu’en septembre, avant d’être accueillie par la Ville, en divers lieux d’Ottignies, dans le cadre du Festival Fresh Paint.

Trois poissons

Les artistes ont travaillé à la bombe, au pinceau, au pochoir, aux marqueurs… comme ils ont l’habitude de le faire sur de grands murs dans les villes, sur des cabines électriques ou des coques de bateau.

Une formidable expérience pour Valentine Verhaegen, artiste confirmée mais qui ne pratique le Street Art que depuis un an.

« Je ne connaissais pas la toile et me demandais comment la peinture allait tenir dessus. Le fait que l’échafaudage soit devant empêchait aussi de prendre du recul. D’habitude, on descend de notre échelle pour apprécier l’effet. Je suis impatiente de voir le résultat, quand l’échafaudage sera retiré : ce sera une surprise ! »

L’artiste a apprécié le site - qu’elle ne connaissait pas - et l’intérêt des visiteurs pour son travail.

« Ils m’ont interrogée sur ma technique et les peintures que j’utilise. Beaucoup n’étaient pas au courant de ce projet de nouvelle exposition et ont apprécié l’idée du recyclage. Certains faisaient des commentaires au sujet des poissons représentés sur ma toile. Je leur ai expliqué qu’il n’y en avait pas sur la photo de Harry Fayt. On y voyait une dame couchée sur un rocher, qui mangeait un bout de viande. J’ai transformé la viande en poisson, j’ai ajouté un second poisson dans son autre main, et un troisième, énorme, qui mange la dame. On peut le voir comme l’arroseur arrosé ! L’idée étant qu’il faut soigner la nature et ne pas en faire n’importe quoi. »

Le paysage à l’arrière (un port et la mer au loin) est un détail d’une autre toile de Valentine Verhaegen. Son travail et celui de Harry Fayt se trouvent ainsi adroitement mêlés, pour le plaisir des yeux.

Retours très positifs

Le week-end était riche d’animations au Bois des Rêves, à l’initiative du Musée de l’Eau et de la Fontaine (MEF) : skatepark avec une initiation par des animateurs du Stoemp, atelier de sérigraphie par la maison des jeunes Chez Zelle, ateliers créatifs du MEF, bulles de savon géantes…

« Il faisait magnifique, il y a eu énormément de monde. Les retours sont très positifs », se réjouit Caroline Delcourt, animatrice pédagogique au MEF.

L’échevin de la Culture Hadelin de Beer de Laer est heureux aussi : « A Ottignies-Louvain-la-Neuve, on aime le Street Art. On l’invite sur nos murs, dans nos parcs, et bientôt on le verra dans nos rues, car les bâches iront dans la ville, et d’autres s’y ajouteront. Le Street Art est un art accessible, qui est à la portée des gens, qui leur parle, auquel ils peuvent contribuer. »

Une œuvre sera sélectionnée par un jury composé du MEF, de la Ville, de Harry Fayt et de la Yellow Road Gallery. Son auteur pourra bénéficier d’une édition spéciale en tirage papier et d’une exposition à la Yellow Road Gallery.

Info : www.lemuseedeleauetdelafontaine.be

(MCD - 16/05/22)