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Une famille de centenaires

Le Père Luc Verstraete est né le 4 octobre 1921, il vient donc d’avoir 101 ans. Les autorités communales l’ont félicité, le 29 novembre à Mousty.

 

Quelle mémoire d’éléphant ! Le Père Luc Verstraete se souvient de tous les détails des rencontres qui ont marqué sa vie d’homme de foi et d’enseignant. De scout aussi.

Né à Bruges, au quai des Augustins, « Luco » a passé une enfance heureuse à Sint-Andries, avec son frère Pierre (Pep, aujourd’hui âgé de 103 ans) et ses sœurs Marie-Paule (Paulette, 99 ans, qui vit avec lui depuis plus de 60 ans) et Marcelle (Molly, malheureusement décédée).

« Nous avions un très grand jardin, avec des poules et des lapins. C’était notre paradis », raconte le centenaire. « Mon père était ingénieur, directeur des Ponts et Chaussées pour la Flandre-Occidentale. Quand il a été nommé directeur général pour l’ensemble de la Belgique, nous avons déménagé à Uccle. Dans une belle maison, mais dont le jardin était minuscule. Les parents ont essayé d’emballer l’affaire en nous disant que c’était tout près du Bois de la Cambre. Mais ce fut un déchirement pour nous. »

Ordonné prêtre le 27 mai 1945 à Malines (aux côtés de 79 autres disciples), il a été nommé professeur au collège Notre-Dame de Cureghem. Il y est resté 11 ans, chargé de tous les cours… sauf de la gymnastique !

Il se rappelle avoir accompagné un élève malade dans un petit avion à hélice - ce fut son baptême de l’air - qui devait gagner de l’altitude, puis redescendre très vite, afin que la différence de pression atmosphérique apporte la guérison.

« Un système primitif, une méthode pittoresque… mais le gamin a été guéri ! »

Le Père Luc a été aumônier pour les Petites Sœurs de l’Assomption à Saint-Gilles, puis vicaire à Uccle-Stalle pendant 11 ans, avant de partager la charge de prêtre avec les Pères Jean et Christian à Cureghem (de 1965 à 1980).

Sacerdoce de 30 ans à Tangissart

« Avec Paulette, on avait envie de retrouver la campagne. J’ai demandé à être affecté dans une paroisse de village en Brabant wallon. »

Souhait exaucé : le Père Luc a été envoyé à Tangissart. Il y a été le prêtre de la paroisse Notre-Dame pendant 30 ans ; les vingt premières années, également le prêtre de la paroisse Saint-Antoine de Sart-Messire-Guillaume. Ce qui lui a valu le titre de citoyen d’honneur de la commune à son départ à 90 ans !

« J’étais en pleine forme, j’aurais bien continué ! Outre les célébrations, baptêmes, mariages, enterrements… il y avait la visite des malades, des réunions avec les paroissiens, des remplacements à assurer ailleurs. Je faisais mon jardin, Paulette avait fondé un club de pensionnés. On participait aux fêtes du village, on s’entendait bien avec tout le monde. »

Le Père Luc a relancé la tradition de la bénédiction des voitures, surtout pour bénir les occupants des véhicules. « Le chauffeur devait s’engager à conduire correctement, et les occupants avoir un comportement agréable afin de ne pas énerver le chauffeur ! »

L’évêque a trouvé un bel appartement pour la retraite du Père Luc et de sa sœur : dans le bâtiment propriété du Vicariat du Brabant wallon qui accueille des prêtres retraités, en face de l’église de Mousty.

« Nous sommes entourés de gentils voisins qui nous aident comme si nous étions leurs parents, ce sont nos anges gardiens terrestres. Car nous avons désormais de mauvaises oreilles et sommes devenus malvoyants. »

Cependant, toute la tête y est ! Comme ont pu s’en rendre compte les représentants du Collège venus apporter les fleurs de la Ville et les chocolats du Palais royal au jubilaire, le 29 novembre.

« Nous adorons les fleurs et mon défaut principal est la gourmandise, cela tombe bien ! », s’est exclamé le Père Luc, avant de donner rendez-vous à ses invités dans un an, pour les 100 ans de Paulette.

(MCD - 30/11/22)

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