Navigation
Menu de navigation

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Navigation

Vous êtes ici : Accueil / Actualités / « L’alcool c’est pas de l’eau ! »

« L’alcool c’est pas de l’eau ! »

Une opération H2O, pour réduire les risques liés aux rassemblements et à la consommation d’alcool en fin d’année scolaire. Jusqu’au 30 juin.

 

« L’alcool déshydrate, l’eau hydrate. Boire de l’eau = en forme jour et nuit. Alterner bière et eau = rester léger = pas de gueule de bois. »

Ce sont les messages que huit « stewards » engagés par la Ville essaient de faire passer - tous les jours de la semaine, entre 17 et 23h - auprès des jeunes qui viennent fêter la fin des examens à Louvain-la-Neuve. Sous une tonnelle installée Grand-Place, et sur les lieux des rassemblements (le lac, le parc de la Source, l’Hocaille, le Biéreau, la place des Sciences, la gare des bus…).

« Les stewards ont entre 20 et 28 ans. Certains ont déjà travaillé dans des dispositifs « Guindaille 2.0 ». Ils habitent ou kottent dans la commune, connaissent de nombreux jeunes et parlent leur langage : ils sont bien accueillis par le public que nous voulons sensibiliser », explique Steve Evrard, responsable du service de Cohésion et Prévention sociales, qui encadre l’initiative.

Le public à sensibiliser : les élèves provenant d’écoles secondaires de notre ville et des communes voisines (voire aussi de Bruxelles et Gembloux), qui ont pris l’habitude de se retrouver à Louvain-la-Neuve en soirée. Ils consomment souvent de l’alcool, parfois même à outrance, avec les conséquences qu’on sait : bagarres, tapage, vandalisme, malpropreté…

Le 31 mai, la bourgmestre Julie Chantry a signé une ordonnance de police qui interdit la consommation et la détention d’alcool par les moins de 16 ans à Louvain-la-Neuve, jusqu’au 2 juillet à minuit. Ce volet « répressif » ne pouvait suffire à lui seul, les autorités communales ont souhaité financer un volet prévention, pour faire passer le message.

Par les jeunes, pour les jeunes

Les stewards ont suivi deux journées de formation avec un alcoologue et des représentants d’Univers Santé, de la police, du service Juridique de la Ville… pour devenir incollables sur les questions liées à l’alcool, la législation, les comportements à adopter face aux personnes violentes ou malades…

« Nous avons aussi repéré les circuits à emprunter pour aller à la rencontre des fêtards », explique Ismaël Berthé. Pour habiter le vieux quartier des Bruyères de longue date, cet étudiant de l’UCLouvain connaît bien l’ambiance festive de la cité universitaire et les problèmes qu’elle occasionne régulièrement. Son binôme du jour sous la tonnelle, Xavier Del Castillo, qui kotte à Louvain-la-Neuve depuis 5 ans, les connaît aussi. « Je ne bois pas d’alcool et suis donc le BOB désigné d’office à chaque sortie », dit-il. « C’est mon 1er job d’étudiant. Je suis content de rendre service aux plus jeunes, qui ne connaissent pas le concept de Guindaille 2.0, l’importance de bien s’hydrater pour éviter d’être trop saoul ou trop malade. »

Lorsque nous les avons rencontrés, le 21 juin, la foule ne se pressait pas sous la tonnelle. Le Rixensartois Renaud Fensie, étudiant à l’Ecam, venait de s’en approcher, attiré par les affiches.

«On m’a expliqué les différentes phases par lesquelles on passe, quand on boit de l’alcool. Quand on est bien, joyeux… puis quand on est bourré et que ça devient dangereux. Je savais déjà cela. J’aime boire, mais avec modération. Je connais des gens de mon âge qui sont déjà dépendants, c’est donc important de sensibiliser aux risques liés à une consommation excessive. »

Au bord du lac, un autre binôme - Louis Tournay et Corentin Geets, comitards respectivement dans les cercles Maison des Siences et Psycho, sac de 15 litres d’eau sur le dos – proposait de remplir les gourdes et gobelets vides. Sans succès auprès de Sarah-Coline Litt et des jumelles Anouk et Salomé Baquet, élèves au lycée Martin V, qui avaient emporté leurs propres bouteilles d’eau.

« Nous avons terminé nos examens ce matin et sommes venues faire un peu de shopping pour les vacances. Mais dans notre école, il y en a plein qui viennent au lac pour faire la fête. On nous sensibilise régulièrement, nos parents sont prévenus. »

Le temps de bavarder un peu avec les filles, Louis et Corentin reprenaient leur chemin en direction d’un autre groupe. « Nous sommes bien accueillis par les ados : ils nous écoutent et nous remercient, c’est gratifiant. Ils apprécient que ce soit des jeunes qui leur parlent. Ils peuvent se voir dans nous dans quelques années. »

700 litres, le 18 juin

Mustapha Kabuh, éducateur de rue au sein du service de Cohésion et Prévention sociales, évoque l’immense intérêt à la mise en place du dispositif, le 18 juin : « Le stand à peine installé, c’était le rush total. Un flux continu descendait de la rue Charlemagne, un autre remontait du lac. Nos fontaines à eau étaient tellement sollicitées qu’elles se bloquaient ! Nous avons distribué 600 à 700 litres d’eau et utilisé plus de 1500 gobelets. Nos sacs à dos ont été remplis au moins 20 fois ! Il faut dire qu’il faisait très chaud. Même les adultes venaient s’hydrater sous la tonnelle, et se renseigner. »

L’opération H2O se poursuit jusqu’au 30 juin. Un débriefing a lieu tous les soirs aux alentours de minuit, pour prévoir d’adapter le dispositif dès le lendemain, si nécessaire.

(MCD - 22/06/21)

Actions sur le document